Par Maria, permacultrice depuis 40 ans et membre du groupe local des Incroyables Comestibles Guéret
En soi, il n’y a pas besoin de crise ou de confinement pour découvrir les bienfaits des plantes « sauvages », mais si ces conditions encouragent cette connexion avec notre environnement alors tant mieux !
Commençons avec l’ortie, très répandue et facile à reconnaitre : connue pour être dégustée en soupe, il y a de nombreuse autres utilisations de cette plante riche en nutriments. A titre personnel, j’utilise les jeunes orties – et juste les 4, 6 ou 8 premières feuilles – pour les recettes façon « légume » (soupes, tartes, lasagnes, sorbet…). Les tiges sont très fibreuses, on peut en revanche les utiliser pour concocter une délicieuse boisson pétillante ! (recette ci-dessous)
Afin de conserver un maximum de vitamines, pas besoin de cuire les orties plus que juste les laisser flétrir à la vapeur d’eau. On peut également les manger crues mais pour cela il faudra prendre soin de se débarrasser des petits poils urticants en roulant les feuilles dans ses mains (gants nécessaires à moins d’être expert !) ou en les émiettant dans un robot (qu’on pourra ensuite rajouter pour une préparation de pesto à l’ail des ours par exemple).
Pour finir avec leur usage gastronomique, on peut les faire sécher pour en disposer à d’autres moments que lorsqu’elles sont fraîches – en n’oubliant pas que pour les plantes vertes, le séchage se fait à l’abri du soleil ou de lumière forte, et pas à plus de 40°C.
Quittons la cuisine, on peut se servir du fameux purin d’ortie au jardin (fertilisant et répulsif anti-nuisibles), mais il existe aussi d’autres usages de l’ortie comme la fabrication de corde, de tissu ou de papier.
Si j’ai besoin de « désherber » un massif d’orties, je cueille donc la tête de l’ortie pour mes besoins culinaires, puis j’enlève le reste de la plante (racine comprise) et prépare du purin ou simplement direction le compost.
Aux endroits où la présence de l’ortie ne gêne pas (bords du jardin, haie…), un simple geste de fauchage va régénérer un nouvelle pousse de plantes jeunes plusieurs fois par an.
Attention tout de même que le lieu de cueillette ne soit pas pollué, ni fréquenté par les chiens. L’ortie n’est pas une plante rare donc il y a peu de danger de sur-cueillette, une précaution importante pour l’utilisation d’autres sauvageonnes.
Et vous voilà ortieculteur.ice à votre tour !
Recette du pétillant d’ortie :
– Dans 10 litres d’eau bouillante, ajouter une bonne centaine d’orties (tige et feuilles, jeunes plantes de préférence)
– Laisser frémir 15 minutes puis enlever les orties (que vous pouvez utiliser comme légume dans une autre recette)
– Ajouter 1kg de sucre (plus ou moins selon votre goût). Puis lorsque l’eau est suffisamment refroidie ( 36°C max), ajouter 15g de levure boulangère
– Couvrir avec un torchon et laisser fermenter
Le pétillant est buvable après 48 heures, mais vous aurez moins de risque d’explosion (gare à vous!) en faisant la mise en bouteille (contenant de type bière Fischer / limonade artisanale) après 4 jours de fermentation.
Servir frais, avec une feuille de menthe en option 🙂
Bonne dégustation !
Pas de commentaire pour "A la découverte de « l’ortieculture »"